Sous prétexte que la convention collective ne se colle plus à la réalité à laquelle fait face la presse écrite dans un monde où l’Internet prend de plus en plus de place, le Journal de Montréal a mis ses journalistes en lock-out cette nuit.
Selon La Presse Canadienne, qui cite Lyne Robitaille, présidente et éditrice du Journal et Isabelle Dessureault de Quebecor Media, les raisons seraient les suivantes:
les conditions de travail actuelles empêchent le Journal d’avancer et de se moderniser.
l’immense popularité d’Internet, tout comme celle des journaux gratuits et des chaines de télévision qui diffusent des nouvelles 24 heures sur 24, a eu des conséquences majeures pour les quotidiens payants, qui ont subi de fortes baisses de revenus.
il n’est plus possible de payer six semaines de vacances aux employés, à une fois et demi leur salaire régulier. (…) le Journal ne peut plus fonctionner avec le même nombre d’employés.
le Journal aimerait augmenter le nombre de journalistes dans la salle de rédaction pour réaliser des dossiers exclusifs et des enquêtes.
Le Journal de Montréal représente 1,9 million de copies vendues et 2 millions de lecteurs par semaine.
À quoi ressemblera l’avenir de nos grands quotidiens?
En attendant de voir, vous pouvez suivre les journalistes en lockout, car ils viennent de lancer un site Internet au http://www.ruefrontenac.com/ et publié il y a 13 heures une vidéo sur YouTube.
Il sera intéressant de voir comment ces derniers utiliseront l’Internet … dit à la source des problèmes financiers du Journal … pour informer, pour mobiliser les troupes et pour s’attirer la sympathie des Montréalais.
Fait historique mais non anondin: le Journal de Montréal a été fondé par Pierre Péladeau le 15 juin 1964, alors qu’une grève faisait rage à La Presse. Ce dernier a su innover pour survivre et prospérer. Espérons que d’autres sauront maintenant faire pareil et, surtout, que le tout se fasse dans le respect du quatrième pouvoir, pilier fondamental de toute démocratie.
Bon courage à tous.
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