On ne me fouettera jamais pour avoir écrit ce texte. Raif Badawi, lui, a été condamné à 1000 coups de fouet et 10 ans prison pour avoir blogué. Badawi est emprisonné en Arabie saoudite depuis le 17 juin 2012 pour ses propos. Le jour de mon anniversaire. Je suis née libre dans un pays démocratique. Raif Badawi, lui, est moins chanceux. J’y tiens à cette liberté et à cette démocratie. C’est donc avec une pensée pour celui qui subira une deuxième séance de 50 coups de fouet que j’écris ce billet.
Je suis spécialiste des médias sociaux et je gagne ma vie à conseiller les entreprises qui veulent … ou qui se sentent obligées … de bloguer ou d’ouvrir des pages Facebook et des comptes Twitter pour rejoindre leurs publics cibles.
Mais je suis surtout passionnée des médias sociaux pour tout ça peut impliquer pour la société et pour la démocratie. Ces outils nous offrent des possibilités d’échanges et une portée des propos qui étaient inimaginables il y a à peine quelques années. Certains s’en servent pour le bien. D’autre pour le mal. Il s’agit d’une réalité très humaine. L’outil en est pour rien; c’est à nous d’assumer nos choix.
Comment choisissons-nous de profiter de ces tribunes? Quels messages souhaitons-nous véhiculer?
Si je blogue moins souvent depuis quelques mois, c’est que je passe beaucoup de temps à accompagner des entreprises vers une plus grande ouverture envers la communication bidirectionnelle que représentent les réseaux sociaux. Parmi celles-ci, des entreprises minières et leurs regroupements. Comment la petite-fille d’un mineur dont la famille tremblait à chaque fois que la Mine Noranda sonnait l’alarme et qui est plutôt Greenpeace réussit à travailler avec des entreprises qui n’ont pas toujours pattes blanches? En refusant de faire du spin et en croyant que vaut mieux amener ces entreprises sur la place publique où ils feront face aux questions du public que de courir la chance que d’autres que moi les encouragent à tourner le dos au dialogue. Car chacun a le droit de s’exprimer, qu’on soit d’accord avec lui ou non. Nous n’avons qu’à répliquer.
Si vous croyez en la liberté d’expression, signez dès maintenant la pétition d’Amnestie internationale demandant la libération de Raif Badawi. Allez encore plus loin et appuyez les OSBL comme Équitas – Centre international d’éducation aux droits humains.
La première phrase de ce billet est tirée d’une initiative lancée par Pascal Henrard et Savignac qui bloguent pour Huffington Post Québec.
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