Il y a des moments, comme ça, sur Twitter, lorsqu’un gazouillis résonne plus fort que les autres. C’est le cas, pour moi, aujourd’hui, avec ce sentiment exprimé en 140 caractères par Nadia Seraiocco qui, comme moi, blogue généralement sur les médias sociaux.
Depuis un certain temps, comme vous l’avez peut-être constaté, ça ne me tente plus, moi non plus. Je néglige mon blogue. Comme Nadia, j’ai moi aussi un peu de difficulté à bloguer sur les médias sociaux et la communication avec tout ce qui se passe au Québec … et au Canada.
Comme les manifestations étudiantes contre la hausse des frais de scolarité. Et le comportement de certains policiers à leur égard. En tant que prof d’université … en tant que citoyenne … cette lutte me touche directement;
Comme le démantèlement de Droits et Démocratie par le gouvernement Harper … et les changements chez l’ACDI qui font en sorte que certaines compagnies pétrolières de l’Alberta reçoivent davantage pour leurs programmes de Responsabilité sociale des entreprises (CSR en anglais) que certains OSBL qui militent pour les droits humains depuis des décennies. Et on ne parle pas ici des coupures annoncées dans le budget Flaherty;
Comme les menaces à notre environnement au nom d’une lucidité qui me semble tout sauf lucide;
Comme les coupures à Radio Canada et à l’ONF;
Comme l’abolition du registre des armes à feu;
Comme un gouvernement qui ne laisse pas parler ses scientifiques … et qui ne parle pas aux médias;
Je me dis que je devrais justement en profiter pour présenter une analyse des moyens de pression que les groupes exercent via les médias sociaux. Ce blogue est censé, après tout, prendre un virage plutôt Affaires publiques 2.0.
Mais je n’y arrive pas. Je passe mon temps à partager des liens via Facebook et Twitter dans l’espoir de sensibiliser et de mobiliser mon réseau … dans l’espoir qu’ils soient aussi outrés que moi. Je me réfugie sur mon blogue Images de femmes, qui semble avoir plus de mérite en ce moment.
Quand ta mère de 70 ans te dit : tu devrais lancer une campagne Facebook pour contrer telle ou telle décision gouvernementale ou injustice sociale, tu te dis que c’est vrai que les médias sociaux ne connaissent plus d’âge.
Quand ta passion pour les médias sociaux te semble soudainement vide de sens, tu te dis qu’il est temps de passer à l’acte. Vous me pardonnerez, alors, si je continue à négliger ce blogue. J’ai un Québec à changer.
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